email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

IFFR 2024 Compétition Big Screen

Critique : Eternal

par 

- Ulaa Salim signe un mélange étonnant et palpitant de grande histoire d’amour et film de science-fiction sur fond de faille temporelle et de réchauffement climatique

Critique : Eternal
Simon Sears dans Eternal

"Le temps passe plus vite qu’on ne le croit, comme si tout bougeait à une vitesse folle et pourtant dans l’immobilité." C’est un univers de paradoxes temporels très peu banal, à la fois ludique (un blockbuster européen sous-marin et futuriste) et existentialiste (un très grand amour et les existences alternatives que l’on aurait pu vivre) dans lequel le cinéaste danois Ulaa Salim a décidé de s‘immerger avec l’audacieux Eternal [+lire aussi :
interview : Ulaa Salim
fiche film
]
, dévoilé dans Compétition Big Screen du 53e IFFR (un festival où le réalisateur s’était révélé dans la Compétition Tiger en 2019 avec son premier long, Sons of Denmark [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Elliott Crosset Hove
interview : Ulaa Salim
fiche film
]
). Un film ouvert par le spectaculaire effondrement d’une falaise (suivi par la vision en flash d’un couple nu avec une voix murmurant "réveille-toi") qui explore dans un style d’action très efficace des sujets métaphysiques à la frontière de la lumière et de l’obscurité, de l’espoir et de la fin du monde.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

"Quitte à être condamnés, profitons de la vie" : pour Anita (Nanna Øland Fabricius, plus connue sous son nom de scène Oh Land), 21 ans, qui ambitionne de devenir chanteuse, le but de la vie est d’être heureuse. Bien qu’il aime profondément la jeune femme à la suite d’une rencontre coup de foudre, Elias (Simon Sears), 23 ans, ne partage pas du tout son avis, étudiant pour devenir pilote et climatologue car un événement très grave est survenu en Islande quelques années auparavant : "le noyau de la Terre s’est mis à évoluer. La faille du plancher océanographique s’agrandit à cause du changement climatique. Un sous-marin devra fermer la faille dans 20 ans (…), sinon le champ magnétique fera changer la vie sur Terre." Un désaccord de fond qui assombrit leur idylle dont la rupture est précipitée par une grossesse surprise refusée par Elias…

15 ans plus tard, c’est aux commandes du submersible Fortuna que l’on retrouve Elias, en mission pour sceller la faille. Propulseurs, ignal, détection, drones, contrôle du flux : l’opération est très dangereuse, une alarme se déclenche et un étrange flash lumineux, une indicible anomalie, survient. Entre deux conférences de presse et en pause au Danemark, Elias croise alors par hasard Anita qui chante dans un bar. Il y a le souvenir, le parfum d’une tendresse, mais chacun à sa vie : le passé est bel est bien mort. Cependant un drame se produit durant la seconde plongée, un événement cathartique qui remet totalement en question la vision et les priorités d’Elias…

Construite en trois chapitres ("Jeunes pour toujours", "Le noyau", "Éternel"), l’intrigue (un scénario signé par le cinéaste) ne cherche pas, et c’est tant mieux, à donner d’explications rationnelles à des phénomènes aux confins du réel, entremêlant habilement mystique et urgence géo-écologie. En empruntant le classique passage pulvérisant les portes de la perception (cf. le final de 2001, l’Odyssée de l’espace), Ulaa Salim choisit de lui donner une dimension très humaine, celle de l’amour et des erreurs de parcours dont on ne prend conscience que longtemps après. Et si existait la possibilité d’y remédier, de se jouer des limites et des frontières du Temps ? "Je peux être quelqu’un de nouveau" : un sujet éminemment universel habilement exploré en variations progressives que le réalisateur camoufle sous une captivante et très maîtrisée enveloppe de "blockbuster" de science-fiction accessible au plus grand public.

Produit par Hyæne Film et Netop Films, Eternal est vendu à l’international par New Europe Film Sales.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy